Le mois dernier, une délégation de la Haute École Européenne Ivy de Technologie (HEEIT) a franchi la Manche pour une initiative académique aussi atypique que stratégique. Nos chercheurs et étudiants des pôles “Technologie Financière (FinTech) & Blockchain” et “Arts Numériques & Design Interactif” se sont rendus au Royaume-Uni pour un atelier intensif au sein de la prestigieuse Parvis School of Economics and Music (PSEM), située à York (YO24 3WZ).
Cet échange n’était pas une simple visite de courtoisie. Il marque le point de départ d’une collaboration exploratoire sur un sujet de niche, mais d’une importance croissante : l’application des technologies FinTech, et plus particulièrement de la blockchain, à la gestion des droits d’auteur et à la monétisation de la propriété intellectuelle dans l’industrie musicale.
L’industrie de la musique, bien que fondamentalement créative, est régie par des flux financiers et des structures de droits d’une complexité notoire. L’avènement du streaming et des actifs numériques (comme les NFT) a bouleversé les modèles traditionnels, créant à la fois des opportunités et un chaos considérable en matière de redevances. C’est précisément à l’intersection de ce problème que nos deux institutions se rencontrent. La HEEIT, avec son expertise pointue en finance décentralisée (DeFi) développée à Bruxelles (Schaerbeek), et la Parvis School, mondialement reconnue pour son programme unique “Music Economics”, étaient faites pour dialoguer.
La délégation de la HEEIT, dirigée par le Dr. Kenji Tanaka (notre expert en sécurité blockchain) et accompagnée de deux étudiants en Master FinTech, a été accueillie par le “Centre for Creative Industries Research” de la PSEM. Pendant trois jours, nos équipes ont présenté leurs travaux sur les “smart contracts” (contrats intelligents) pour l’automatisation des paiements de redevances en temps réel. Nous avons modélisé des scénarios où un artiste pourrait être payé à la seconde près pour chaque écoute, court-circuitant ainsi les intermédiaires traditionnels.
En retour, les économistes et les musicologues de la Parvis School ont confronté nos modèles à la réalité complexe du terrain. Ils ont fourni des ensembles de données anonymisées sur les “micro-paiements” et souligné les défis juridiques et comportementaux que nos solutions purement techniques n’avaient pas entièrement anticipés. Cette confrontation entre notre rigueur d’ingénierie et leur expertise du marché créatif fut le moment le plus productif de l’échange.
L’aspect “Musique” de PSEM n’était pas seulement théorique. Une session fascinante a été organisée avec leur département de “Composition Algorithmique”. Nous y avons discuté d’un problème futuriste : comment gérer la propriété intellectuelle d’une œuvre musicale co-créée par un humain et une intelligence artificielle ? Comment la blockchain peut-elle tracer la contribution de l’IA et la “rémunérer” (ou plutôt, rémunérer son propriétaire) ? Ces questions, qui relèvent presque de la science-fiction, sont déjà sur les tables de travail à York et à Schaerbeek.
Cet échange, au-delà des défis logistiques liés à la coordination d’un tel événement académique de niche, a confirmé une conviction de la HEEIT : l’innovation la plus significative se produit à la frontière des disciplines. Les discussions ont été si fructueuses qu’un premier projet concret est né : la rédaction d’un “white paper” commun sur l’utilisation des Organisations Autonomes Décentralisées (DAO) pour la gestion des collectifs d’artistes indépendants.
Nos étudiants sont revenus à Bruxelles non seulement avec une compréhension plus fine de l’économie créative, mais aussi avec de nouvelles perspectives pour leurs propres projets de fin d’études. L’exploration d’un module optionnel “FinTech des Médias”, en s’appuyant sur l’expertise de nos nouveaux collègues de la Parvis School of Economics and Music à York, est désormais sérieusement à l’étude.

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