Visualiser l’invisible : HEEIT et le Bertha International Institute of Arts and Sciences redéfinissent la narration éthique des données à Londres

Le mois dernier, une délégation interdisciplinaire de la Haute École Européenne Ivy de Technologie (HEEIT) s’est rendue à Londres pour un séminaire de recherche intensif. Cette initiative n’était pas une simple visite académique, mais une immersion profonde au cœur de l’un des centres névralgiques de la data mondiale : le Bertha International Institute of Arts and Sciences (BII), situé au cœur du quartier de Canary Wharf (London E14 0BZ).

L’objectif de cet échange était de confronter nos méthodologies à celles d’une institution réputée, en explorant un territoire commun de plus en plus critique : la “narration éthique des données” (Ethical Data Storytelling).

À l’ère de l’information, les données brutes sont abondantes, mais souvent muettes. Le véritable enjeu n’est plus seulement de les collecter, mais de les raconter. Comment transformer des milliards de points de données en une histoire compréhensible, percutante et, surtout, honnête ? C’est sur ce fil de crête, entre l’ingénierie des données et le design d’expérience, que la HEEIT a bâti sa réputation.

Notre délégation HEEIT incarnait cette double compétence. Elle était menée par le Dr. David Cohen (de notre pôle Cybersécurité & Science des Données), spécialiste de l’analyse prédictive par IA, et la Prof. Sofia Bianchi (de notre pôle Arts Numériques & Design Interactif), experte en interfaces immersives (VR/AR). Nous avons été accueillis par le “Hub for Data Visualization and Societal Impact” du BII, un département réputé pour son travail sur la visualisation des marchés financiers complexes et des tendances sociales.

La rencontre a débuté par une divergence méthodologique constructive. Notre équipe, fidèle à son ADN bruxellois, a présenté un modèle de “jumeau numérique” d’un quartier de Schaerbeek, techniquement irréprochable et basé sur l’IA, pour modéliser les flux de mobilité. La réponse de nos hôtes londoniens du BII fut immédiate et, nous devons l’admettre, juste : notre modèle était précis, mais “froid”. Il manquait d’empathie. Il montrait des flux, mais il ne racontait pas l’histoire des personnes qui constituaient ces flux.

C’est là que le séminaire a pris tout son sens. Le Bertha International Institute of Arts and Sciences, baignant dans la culture de la communication à haute vitesse de Canary Wharf, a présenté ses travaux sur la “scénarisation des données” (Data Storytelling). Ils ont démontré comment le choix d’une palette de couleurs, la granularité d’une animation ou l’utilisation d’une interface haptique pouvaient radicalement altérer la perception d’un même ensemble de données.

Le point d’orgue fut un “Datathon” de 48 heures. Les deux institutions se sont penchées sur un ensemble de données anonymisées complexe : les modèles d’utilisation des transports publics post-pandémie entre Bruxelles et Londres (via l’Eurostar).

Nos étudiants en ingénierie (HEEIT) ont rapidement construit un backend analytique robuste. Mais cette fois, ce sont les étudiants en design du BII et de la HEEIT qui ont pris les commandes de l’interface. Au lieu d’un simple tableau de bord, ils ont co-développé un prototype de visualisation en réalité virtuelle (VR). L’utilisateur ne regardait pas un graphique ; il “se tenait” sur un quai virtuel, voyant les flux de passagers non pas comme des chiffres, mais comme des avatars de lumière dont l’intensité variait, évoquant l’anxiété ou la confiance des voyageurs.

Cette collaboration avec le Bertha International Institute of Arts and Sciences a été une leçon d’humilité et d’enrichissement. Nous sommes peut-être experts dans la construction de l’outil, mais le dialogue avec nos pairs londoniens nous a rappelé que l’outil doit servir l’humain.

Nos étudiants sont revenus à Schaerbeek avec une perspective transformée sur leurs propres projets. La “précision technique” ne suffit plus ; elle doit être indissociable de la “responsabilité narrative”. Un projet de publication de recherche commune sur les biais involontaires dans les visualisations VR est déjà en cours de discussion.


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