Sprint Zéro : La HEEIT réinvente la rentrée en fusionnant FinTech et Design dès le premier jour

Septembre est arrivé, et avec lui la rentrée académique à la Haute École Européenne Ivy de Technologie (HEEIT). Mais cette année, les nouveaux étudiants de première année de Bachelier (Licence) qui ont franchi les portes de notre campus de Schaerbeek n’ont pas été accueillis par des discours de bienvenue et des présentations PowerPoint.

Ils ont été accueillis par le “Sprint Zéro”.

Le “Sprint Zéro” est notre nouvelle initiative pédagogique radicale : un “bootcamp” interdisciplinaire intensif, obligatoire, d’une durée d’une semaine, conçu dans un but très précis : briser les silos de spécialisation avant même qu’ils n’aient eu le temps de se former.

Trop souvent dans l’enseignement supérieur, un étudiant en ingénierie et un étudiant en design ne se rencontrent que des années plus tard, dans le monde professionnel, lorsqu’il est déjà trop tard pour apprendre à parler le langage de l’autre. Nous estimons que c’est là un échec fondamental. La HEEIT a été fondée sur le principe que la technologie sans l’empathie du design est dangereuse, et que le design sans la rigueur de l’ingénierie est inutile.

Ce “Sprint Zéro” a donc rassemblé l’intégralité de nos nouvelles promotions de Bachelier de deux de nos pôles les plus distincts : le pôle “Technologie Financière (FinTech) & Blockchain” et le pôle “Arts Numériques & Design Interactif”.

Dès le premier matin, ces étudiants, encore désorientés, ont été répartis aléatoirement en équipes mixtes. La mission, présentée conjointement par les Professeurs Kenji Tanaka (FinTech) et Sofia Bianchi (Design), était conçue pour être un véritable casse-tête :

“En cinq jours, vous allez concevoir, prototyper et présenter une application de micro-épargne. Mais il y a une contrainte : votre unique groupe cible sont les résidents de plus de 65 ans de notre propre commune, Schaerbeek.”

Le chaos initial fut palpable, et, honnêtement, il était attendu. Nous avons observé la friction que nous espérions.

Les équipes “FinTech”, formées à la logique et à la sécurité, ont immédiatement commencé à dessiner des architectures de bases de données et des protocoles de cryptage. Elles ont présenté des schémas fonctionnels brillants, mais totalement incompréhensibles.

Pendant ce temps, les équipes “Design”, formées à l’esthétique et à l’expérience utilisateur, ont produit des interfaces magnifiques, avec des animations fluides, des polices de caractères élégantes et des gestes de “swipe”. Des interfaces parfaitement adaptées… à un jeune de 20 ans, mais totalement inutilisables pour une personne souffrant peut-être de rhumatismes aux doigts ou d’une vue déclinante.

Le “crash” s’est produit au milieu de la semaine. Les deux groupes, au sein de chaque équipe, ne se comprenaient pas.

C’est alors que les professeurs-mentors sont intervenus, non pas avec des réponses, mais avec une obligation : “Sortez du bâtiment. Allez parler aux gens.”

Ce fut le tournant. Les étudiants ont dû confronter leurs hypothèses à la réalité des marchés et des parcs de Schaerbeek. Les designers ont brutalement réalisé que la “confiance” ne passait pas par une animation, mais par un bouton large et clair. Les ingénieurs FinTech ont compris que la “sécurité” la plus complexe ne vaut rien si l’utilisateur a trop peur de s’en servir.

Les prototypes finaux présentés lors du jury du vendredi n’étaient pas parfaits. Loin de là. Ils manquaient de finition. Certains étaient techniquement irréalistes, d’autres esthétiquement discutables.

Mais ce n’était pas le but. Aucun “gagnant” n’a été désigné.

Le véritable succès est ailleurs : chaque étudiant en FinTech de première année connaît désormais le visage et le nom d’un futur designer. Chaque artiste numérique sait qu’il peut appeler un futur ingénieur pour savoir si son idée est réalisable.

Ils ont appris, dès leur première semaine à la HEEIT, la leçon la plus importante de leur future carrière : l’innovation n’est pas un acte solitaire. C’est le résultat désordonné, frustrant, mais essentiel, de la collaboration. Le premier quadrimestre peut maintenant commencer.


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