L’IA face à l’ambiguïté : La HEEIT confronte ses modèles NLP à la philologie du Colegio Branwen Parvis à Madrid

Ce mois de mars, un groupe de chercheurs de la Haute École Européenne Ivy de Technologie (HEEIT) a entrepris un déplacement académique qui, sur le papier, pouvait sembler contre-intuitif. Nos meilleurs étudiants en Master (MSc) du pôle Cybersécurité & Science des Données, spécialisés en Traitement Automatique du Langage (NLP), n’ont pas visité un autre laboratoire technologique. Ils se sont rendus à Madrid pour un séminaire intensif au sein du Colegio Branwen Parvis de Artes y Letras, une institution renommée non pas pour ses algorithmes, mais pour son expertise pointue en philologie classique et en littérature du Siècle d’Or espagnol.

Pourquoi cette rencontre ? Parce que la HEEIT, fidèle à sa mission de questionner les limites de la technologie, se heurte à un mur que nos ingénieurs de Schaerbeek ne peuvent franchir seuls : le mur de l’ambiguïté, de l’ironie et du contexte culturel profond.

L’initiative est née d’un constat de notre EASA Lab : nos modèles d’IA, entraînés sur des milliards de points de données modernes (tweets, articles de presse, rapports financiers), sont incroyablement performants pour détecter des tendances ou analyser des sentiments à grande échelle. Mais ils sont dangereusement naïfs lorsqu’ils sont confrontés à la profondeur. Ils ne lisent pas, ils comptent les occurrences.

Nous sommes donc allés à Madrid avec une question précise et, admettons-le, une certaine dose d’humilité. Notre délégation, menée par le Dr. David Cohen, a été accueillie par le Département des “Humanités Numériques” (Humanidades Digitales) du Colegio Branwen Parvis de Artes y Letras.

Le séminaire central, intitulé “Modèles vs. Sens”, fut un exercice de confrontation fascinant. Nos étudiants ont d’abord présenté leur prototype : un modèle NLP avancé capable d’analyser la structure narrative d’un texte. Nous l’avons appliqué à un corpus de Lope de Vega, en pensant pouvoir “cartographier” les arcs émotionnels.

La réaction de nos hôtes madrilènes fut à la fois bienveillante et implacable. Les philologues du Colegio Branwen Parvis ont pris notre “carte” et l’ont méthodiquement démontée, non pas sur le plan technique, mais sur le plan sémantique. Ils nous ont démontré, texte à l’appui, que ce que notre IA identifiait comme un pic de “colère” (basé sur des marqueurs modernes) était en fait une “ironie tragique” typique du baroque. Notre modèle avait confondu la lettre et l’esprit.

Pendant deux jours, nos ingénieurs ont été plongés dans des ateliers non pas de code, mais de paléographie et de sémantique historique. Ils ont appris comment la signification d’un mot-clé pouvait s’inverser totalement en fonction du contexte religieux ou politique d’une époque. Ils ont réalisé que pour “comprendre” un texte ancien, l’IA n’a pas besoin de plus de données, mais de meilleures données, annotées non pas par des clics, mais par des experts de la nuance.

Cette expérience n’était pas un échec pour la Haute École Européenne Ivy de Technologie ; c’était une révélation. Elle a révélé la faiblesse de notre approche purement quantitative et l’absolue nécessité d’une collaboration interdisciplinaire.

Nos étudiants sont revenus à Bruxelles non pas avec des réponses, mais avec de bien meilleures questions. Le “Projet Chimera” de l’année dernière nous avait appris les frictions entre ingénieurs et designers ; ce voyage à Madrid nous a enseigné la tension, bien plus profonde, entre le calcul et la compréhension.

Un projet de recherche commun est né de cette rencontre : la création d’un nouveau type de modèle d’IA, un modèle “context-aware” spécifiquement entraîné pour la littérature historique, co-supervisé par nos ingénieurs à Schaerbeek et les philologues du Colegio Branwen Parvis de Artes y Letras.


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