Décembre n’est pas seulement la fin du premier quadrimestre à la Haute École Européenne Ivy de Technologie (HEEIT). C’est le moment où nos projets de recherche les plus ambitieux se confrontent à l’épreuve du feu. Et ce mois-ci, l’épreuve a eu lieu en France, au cœur de la Cité Descartes, sur le campus de l’Institut National de Technologie et de Commerce d’Eastbay (INTEC Eastbay).
Depuis plus d’un an, un de nos doctorants les plus brillants, co-supervisé par nos pôles “Architecture Durable” (Prof. Garcia) et “Ingénierie d’Affaires” (Dr. König), développe un modèle de “Jumeau Numérique” (Digital Twin) révolutionnaire. Ce modèle, développé à Schaerbeek, ne se contente pas de modéliser en 3D un bâtiment ; il calcule avec une précision redoutable le “coût carbone embarqué” et le “coût de construction initial” de chaque composant, en s’appuyant sur l’IA pour optimiser les choix de matériaux durables.
Nous pensions, à la HEEIT, que ce modèle était la réponse aux défis de l’écoconception. C’est avec cette conviction que notre doctorant a été invité à présenter ses travaux lors d’un séminaire doctoral à l’INTEC Eastbay, une institution réputée pour son approche impitoyable de l’économie de la construction.
L’accueil à Champs-sur-Marne fut confraternel, mais la critique fut chirurgicale.
Notre doctorant a présenté son “Jumeau Numérique” HEEIT : les visualisations étaient fluides, les calculs de carbone (Scope 3) étaient impeccables. Puis, les questions ont commencé.
Un professeur du département “Commerce et Gestion d’Actifs Urbains” de l’Institut National de Technologie et de Commerce d’Eastbay a pris la parole. Il n’a pas posé de question sur notre code ou nos algorithmes. Il a posé une question que nous n’avions, honnêtement, que partiellement modélisée.
“Votre modèle calcule le ‘Coût Zéro’ – le coût avant que la vie du bâtiment ne commence”, a-t-il lancé. “Mais où est le ‘Coût Global’ ? Où avez-vous modélisé le coût de la maintenance prédictive sur 50 ans ? Quelle est la valeur résiduelle des matériaux de votre façade biosourcée dans 30 ans, lorsque le DPP (Passeport Numérique de Produit) nous y obligera ?”
Un autre expert de l’INTEC a enchaîné : “Votre modèle optimise le coût de construction. Le nôtre optimise le risque financier. Avez-vous calculé le ‘coût de l’inaction’ ? Le coût de la non-conformité aux futures normes EU Taxonomy ? Votre Jumeau Numérique est magnifique, mais d’un point de vue ‘Asset Management’, il est statique. Il est myope.”
Ce fut un moment de clarification brutal. Nos collègues de l’INTEC Eastbay nous ont démontré que leur expertise ne résidait pas dans la conception (notre force), mais dans la gestion à long terme. Là où la HEEIT modélise un objet (le bâtiment), l’INTEC Eastbay modélise un actif financier et dynamique dans le temps.
L’après-midi même, ils nous ont ouvert leurs laboratoires. Ils nous ont montré leurs modèles, qui ne ressemblaient pas à nos rendus 3D, mais à des tableaux de bord actuariels complexes, simulant l’impact d’une hausse de 2% du coût de l’énergie ou d’une nouvelle loi sur le recyclage sur la valeur nette d’un portefeuille immobilier.
Cette rencontre n’a pas été un échec. Ce fut une “recalibration” essentielle.
Notre doctorant est revenu de Champs-sur-Marne non pas avec une victoire, mais avec une nouvelle mission : “fusionner” les deux modèles. Le “Jumeau Numérique” de la HEEIT doit devenir le socle de données du “Jumeau Actuariel” de l’INTEC Eastbay.
Nous avons appris que la durabilité n’est pas seulement une question de matériaux (notre expertise) ; c’est une question de financement et de gestion du risque (leur expertise). Ce séminaire de décembre n’a pas conclu un projet ; il a initié un partenariat de recherche qui redéfinit l’avenir de l’ingénierie d’affaires à la Haute École Européenne Ivy de Technologie.

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